La liste des substances et méthodes interdites 2024 approuvée par le Comité exécutif de l’Agence Mondiale Antidopage (AMA) est entrée en vigueur au 1er janvier 2024.
A également été publié le programme de surveillance 2024, lequel comprend des substances qui ne sont pas interdites mais qui font l’objet d’une surveillance ciblée de l’AMA afin de détecter des éventuels abus dans la pratique sportive.
Cette liste des substances et méthodes interdites fait partie des huit Standards Internationaux régulièrement mis à jour par l’Agence Mondiale Antidopage.
Un groupe d’experts de l’AMA effectue chaque année un bilan des dernières recherches scientifiques et médicales et recueille les renseignements fournis par les organismes pharmaceutiques. Ces informations sont ensuite transmises au Comité Santé Médecine et Recherche de l’AMA qui formule le cas échéant des recommandations au Comité exécutif auquel il appartient d’approuver la liste modifiée.
Trois critères ont été définis afin d’identifier les substances ou méthodes qui pourraient être ajoutées à cette liste :
- Potentiel d’amélioration ou amélioration effective de la performance sportive,
- Risque avéré ou potentiel pour la santé du sportif,
- Contrariété à l’esprit sportif.
Si au moins deux de ces critères sont remplis, la substance ou méthode concernée sera proposée pour être ajoutée à la liste.
Les principales modifications de la liste 2024 :
– Introduction du Tramadol (cette substance a fait partie du programme de surveillance de l’AMA pendant plusieurs années) dans la catégorie S7. Narcotiques de la liste, uniquement en compétition.
La période de compétition commence à 23h59 la veille d’une compétition. Les sportifs et leur entourage devront donc être particulièrement vigilant quant à la durée d’élimination de la substance qui peut rester plusieurs heures dans l’organisme. A cet égard, l’AMA a estimé, en se basant sur une utilisation thérapeutique du Tramadol, que la « période de sevrage » (durée pendant laquelle la substance peut être retrouvée dans l’organisme) pouvait être estimée à 24 heures.
Il faut noter que l’utilisation de cette substance, opiacé de synthèse et antidouleur fréquemment utilisé par les sportifs, était déjà interdite par le règlement médical de l’Union Cycliste Internationale depuis 2019. Cela avait notamment entrainé la disqualification du grimpeur colombien Nairo Quintana lors du Tour de France 2022 (contrôles positifs lors des septième et onzième étapes du Tour).
– Modification du format de certaines sections de la liste pour favoriser une meilleure clarté du document, sans changement de classification.
– Le don par des sportifs de plasma ou de composés plasmatiques par plasmaphérèse (séparation du sang en ses différents constituants, en vue de leur utilisation thérapeutique) n’est plus interdit lorsqu’il est réalisé dans un centre de collecte agréé.
Cette liste actualisée a été transposée en droit français et figure à l’annexe I de la convention internationale contre le dopage dans le sport, dont l’amendement a été adopté à Paris le 15 novembre 2023 et publié par Décret n°2023-1334 du 29 décembre 2023.
Pour toute information, contactez Gauthier Moreuil (moreuil@pechenard.com)